Je vous fais languir… je suis certaine que vous vous demandez si Marmotte a trouvé du patch à La Réunion. Bien entendu, mais pas là où elle l’attendait !
J’avais espéré rencontrer Sophie de La Petite Cotonnade… mais les aléas de notre voyage ne nous ont pas accordé ce plaisir !
C’est en visitant la Maison Folio à Hell-Bourg dans le cirque de Salazie que j’ai eu la surprise de trouver du patch ou tapis mendiant, selon l’appellation locale, dans une chambre.
Malheureusement les photos étaient très difficiles à faire, vu le nombre de visiteurs.
Tout d’abord, des motifs traditionnels assez connus
Ce petit ouvrage est l’équivalent du petasson provençal, dans sa fonction, puisqu’il servait à tenir un bébé et à protéger la toilette de la maman d’un éventuel accident. Très souvent exécutés avec des hexagones et doublés d’éponge.
Sur le lit, un bel ouvrage blanc. Autrefois les femmes récupéraient les capsules de bouteille et en retiraient la partie centrale pour ne conserver qu’un anneau. Brodés au point de feston avec du coton perlé, ces anneaux étaient assemblés pour devenir des petits napperons décoratifs.
Et bien entendu, voici ce que vous attendez depuis le début, j’en suis certaine : les jours de Cilaos.
Plusieurs boutiques en présentent, en blanc ou en couleur.
Mais le plus intéressant fut la rencontre à la maison de la Broderie avec Suzanne Maillot, meilleur ouvrière de France, passionnée et passionnante.
Elle n'a pas hésité à m'expliquer son travail et à me parler de l'histoire des cette broderie traditionnelle, aussi appelée jours anciens.
Bien entendu, je n’ai pas pu résister au plaisir de ramener un de ces petits trésors !
Et je voudrais terminer ce reportage avec un clin d’œil à une exposition: Lumières drontiques. Au hasard de la visite de la rue de Paris à Saint-Denis, nous avons eu la chance d'admirer les œuvres de Margaret Adenor dans une belle case créole. Ces dessins naïfs et très colorés de Dodo pourraient bien inspirer quelques ouvrages de patch!
Voilà, mon reportage s’achève avec ce beau souvenir…
Il n'y a pas de plus grande joie que celle qu'on n'attend pas.
Hébergés une grande partie du séjour chez nos cousins puis chez un ami, nous avons pu apprécier divers caris toujours accompagnés de riz, de grains (lentilles ou haricots) et bien sûr de sauce pimentée. Punchs divers et rhum arrangé ont également agrémenté nos repas (avec modération bien entendu).
Et si vous voulez essayer vous aussi, je vous offre une recette facile extraite du livre de Brigitte Grondin « Du bonheur dans vos assiettes »
Nous avons découvert un plat très original : le palmiste. Il faut abattre un arbre pour couper une partie du tronc. L’écorce est enlevée par couches successives jusqu’à ce qu'une teinte plus claire apparaisse.
Les couches sont de plus en plus tendres et seront dégustées soit cuites, soit crues en salade.
Fruits et légumes s'achètent tout naturellement sur le bord des routes, directement aux petits producteurs.
Etonnés de voir partout des kiosques aménagés pour le pique-nique,
nous avons découvert que les réunionnais aiment cuisiner à l’extérieur et en famille. Certains lieux sont très prisés pour les retrouvailles du week-end.
Mais ils aiment aussi la traditionnelle « cuisine au feu de bois » même si la nuit tombe très vite.
Ce que je ne peux pas vous montrer,
mais dont le souvenir est encore bien présent,
ce sont les différentes odeurs :
celles des fleurs et des fruits,
celles de l’océan,
mais aussi celles de la terre en forêt, juste après la pluie
et enfin celles, inimitables, des épices de la cuisine créole !
Le bonheur est une récompense qui vient à ceux qui ne l'ont pas cherché.
Mais c’est avant tout une manière de vivre : la vie créole.
Depuis plus de trois siècles, des populations de diverses origines cohabitent sans problèmes sur ce petit caillou perdu au milieu de l’Océan Indien.
« Eden pratiquement vierge » jusqu’au XVIIe siècle, l’île Bourbon sera colonisée par la Compagnie des Indes orientales. On y amène des esclaves noirs de Madagascar, mais aussi des Français et des Indiens. Il faudra attendre 1793 pour voir apparaître le nom « île de la Réunion ». Si vous voulez en savoir davantage sur l’histoire, je vous conseille ce site : http://www.mi-aime-a-ou.com/histoire_la_reunion.php
Nous avons constaté cette harmonie en voyant les églises côtoyer mosquées et temples tamouls ou chinois.
La religion catholique est dominante et se mêle aux croyances païennes, tout comme en témoignent ces petites niches abritant une statuette de Saint-Expedit, à chaque détour de sentier.
La langue créole est aussi très savoureuse. A peine sorti de l'aéroport, nous croisions un camion vantant les méritent de la bière locale "la dodo lé la"!
Nous avons eu l’occasion de croiser un mariage...
Nous avions déjà remarqué les vitrines qui présentent des tenues très « froufroutantes » ou très « clinquantes ».
A demain pour un peu de cuisine!
Le bonheur n'est pas dans les évènements. Il est dans le cœur de ceux qui les vivent.
La Réunion, c’est avant tout un relief montagneux.
Au centre, le Piton des Neiges (3070m) est à l’origine de l’île depuis quelque trois millions d’années. Il ne porte pas souvent son nom, la neige y est très rare !
Autour, se sont formés des cirques d’une beauté exceptionnelle que l’on peut admirer du point de vue du Maïdo (2205 m), à condition de se lever aux aurores, avant l’apparition des nuages. Pour moi, c’est le spectacle « nature » le plus beau que je n’aie jamais vu (les photos ne sont malheureusement pas fidèles à ce panorama à 360° horizontalement et verticalement).
Clic pour voir d'autres vues...
Salazie (« bon campement » en malgache), le cirque le plus accessible, très verdoyant (beaucoup de chouchous),
dominé par de nombreuses cascades qui n’étaient pas encore très chargées en eau lors de notre séjour.
Le Voile de la Mariée
Hell-Bourg, ancienne ville thermale présente de nombreuses cases créoles typiques (dont la Maison Folio).
Cilaos (« qu’on ne quitte pas » en malgache) est perché à 1200m après une route vertigineuse et près de 500 virages.
La ville de Cilaos et la Tête de Chien
C’est le point de départ de sublimes randonnées. Nous avons choisi Ilet-à-Cordes point de refuge des esclaves « noirs marrons » qui fuyaient les plantations du littoral. Pour cela, il nous a fallu descendre 500m avant d’en remonter autant pour seulement 4km de sentier. Le retour en bus fut très vertigineux!
Clic...
Il a aussi fallu traverser Bras-Rouge, ruisseau qui peut vite se transformer en torrent après une période de pluie.
Mafate (« celui qui pue ou qui tue » en malgache, comme le nom d'un sorcier marron) est le plus sauvage et pour cause : on ne peut y accéder qu’à pied ou en hélicoptère.
Décolage d'un hélicoptère au Col des Boeufs
Quel bonheur d’y passer un peu de temps, loin des voitures.
La Nouvelle - le jour & la nuit
Une randonnée très escarpée nous a permis de découvrir les Trois Roches par la Plaine aux Sables. Le retour s'est fait par Marla et la Plaine des Tamarins.
Clic...
Au sud-est, le Piton de La Fournaise culmine à 2632 m, seul volcan français toujours en activité. L’ascension de son cratère principal se mérite, mais vaut vraiment le détour. Le paysage y est lunaire.
Clic...
Il vaut mieux être très bien chaussé pour marcher sur les roches volcaniques !
Ces deux massifs sont séparés par de hauts plateaux : la Plaine des Cafres et la Plaine des Palmistes.
Fenaison dans la Plaine des Cafres
On y découvre là encore des paysages grandioses
Ilet de Grand Bassin et Grand Etang
et en particulier la forêt primaire de Bébour-Bélouve avec ses fougères arborescentes et son humidité permanente.
Partout, des paysages à couper le souffle.
Il ne manque que la neige… et les marmottes !
Plus on est heureux et moins on prête attention à son bonheur.
Une petite parenthèse entre deux reportages sur notre voyage à l’île de La Réunion pour vous montrer ce que je viens de trouver dans ma boîte aux lettres.
Alors que depuis quelques temps Marmotte délaisse un peu le patch et les réunions entre amies, ces dernières pensent toujours à elle.
Le thème et les couleurs de l’automne, ma saison préférée, une broderie en 1fil sur 1fil d’une finesse à laquelle la photo ne rend pas hommage
des tissus assortis pour la couverture du cahier,
avec la petite étiquette « handmade ».
Vous avez sans doute deviné quelle est la fée qui m’a gâtée ? Une petite visite au Marquoir d’Elise et vous comprendrez.
Vraiment je vous prends à témoin que j’ai honte !
Désormais ce précieux cahier sera le témoin de mes souvenirs de randonnées.
Emmanuelle, je te remercie sincèrement et j’espère bien que l’année 2014 sera assez longue pour que je trouve enfin le temps de me joindre à vous pour un après-midi patch ou papotage.
Outre une végétation inhabituelle pour nous, La Réunion présente aussi des paysages somptueux. C’est une île volcanique minuscule de l’Océan Indien (sa superficie de 2500 km2 est 3 fois plus petite que la Corse).
On est tout de suite confronté à ce relief en forme de cône.
Les voies de circulation sont peu nombreuses: l’une fait le tour de l’île, coincée entre l’océan et la montagne, avec parfois des parois vertigineuses et l’autre la traverse par les hautes plaines d’est en ouest (60 km avec un passage à 1500m).
La route du Littoral à Saint-Denis
Le tour de l’île permet de découvrir plusieurs aspects en suivant toutes ces communes aux noms de saints.
L’aéroport Roland Garros situé sur Sainte-Marie commune de St-Denis), nous partons vers l’est, région où la canne à sucre est dominante et en pleine récolte en cette fin d’année. Nous avons la surprise de croiser des tracteurs et des cachalots sur la 4 voies. Non, nous n’avons pas encore abusé du punch… les cachalots sont les camions qui transportent la canne à sucre jusqu’à la sucrerie de Bois Rouge à Saint-André.
Saint-Benoît est la ville principale de l’est.
A Sainte-Anne, impossible de manquer la célèbre église baroque qui a servi de décor à
« La Sirène du Mississippi ».
Nous traversons sans arrêt rivières ou ravines et certaines sont enjambées par de magnifiques ouvrages d’art.
comme le pont suspendu de la rivière de l’Est
Peu à peu les roches volcaniques apparaissent ce qui offre de beaux contrastes entre les roches noires et le bleu turquoise de l’océan.
A Piton-Ste-Rose, Notre-Dame-des-Laves a été miraculeusement épargnée lors d’une coulée de laves en 1977.
Jusqu’à St-Philippe la route traverse de nombreuses coulées de laves où la végétation a du mal à repartir.
Nous arrivons dans le Sud, la côte devient escarpée et de plus en plus belle.
L'Anse des Cascades et sa forêt de filaos est l'une des plus belles promenades de bord de mer.
L’océan de plus en plus méchant comme le lieu du même nom « Cap Méchant ».
Saint-Pierre est la capitale du Sud… nous y étions le jour du décès de Nelson Mandela (d’où la photo).
La végétation est de plus en plus exubérante lorsque nous nous rapprochons de la côte « sous le vent » (la côte ouest).
Saint-Louis est le point de départ pour le cirque de Cilaos.
Nous arrivons à Saint-Paul, principale ville de l’Ouest et la plus ancienne de l'île puisque c'est dans sa baie que se sont établis les premiers français au XVIIe siècle. Elle est célèbre par son marché du vendredi et son cimetière marin (avec les tombes de naufragés bretons, Leconte de Lisle et La Buse).
Viennent ensuite, Le Port et La Possession avec leurs activités portuaires. C’est là où accoste le « Marion Dufresne » bien connu de ceux qui vont vers les îles Kerguelen et l'Antartique.
Notre tour de l’île nous ramène à Saint-Denis par la route des Tamarins et ses ouvrages d'art exceptionnels. C'est le chef-lieu, ville où est né Roland Garros... avec son Barachois (promenade de bord de mer), ses belles demeures créoles (comme celle de la famille de Raymond Barre) et son Jardin de l’Etat… entre autres.
Tout au long de notre séjour nous avons appris à connaître de nombreuses autres espèces : le vacoa et son fruit le pimpin,
le palmiste dont je vous reparlerai, le flamboyant qui porte si bien son nom à cette époque de l’année, le frangipanier, le manguier et le cocotier
et ce ficus majestueux sur un rond-point du Port.
Nous avons également découvert des fruits connus ou beaucoup moins: les physalis, les fruits de la passion, les jambrosades qui poussent dans les ravines, les margoses et d’autres dont je n’ai pas retenu le nom.
Quelle surprise de voir des buissons de lantanas, des champs de fuchsias, des bégonias et des géraniums qui poussent comme des « herbes folles »,
des hortensias à perte de vue le long de la route de La Plaine des Palmistes.
Et que dire de ces plantes que nous ne connaissons qu’en intérieur en métropole : datura, bougainvillées et autres cactus.
Quant aux orchidées, elles poussent presque sans soin dans le jardin de Laurent & Marie.
La faham, cette orchidée endémique utilisée pour parfumer le rhum arrangé pousse en pleine nature.
Quant à la vanille, si elle doit être fécondée par la main de l’homme pour nous offrir ses délicieuses gousses, on peut aussi la rencontrer à l’état sauvage.
Je terminerai par un clin d’œil à Chantal Goya « Adieu les jolis foulards… ».
Le bonheur est une bulle de savon qui change de couleur comme l'iris et qui éclate quand on la touche.
Suite au précédent message, voici enfin une série d’articles racontant un peu ce que Marmotte a découvert lors de son périple sur l’île de La Réunion.
Ce qui surprend tout de suite, surtout lorsqu’on vient de quitter Paris presque sous la neige, c’est la végétation exubérante.
Des palmiers à perte de vue
et des champs de canne à sucre, surtout sur la côte est, à Saint-Benoît qui était notre destination.
Dès le 1er après-midi, nous visitons la plantation Mélissa à St Benoît (Bras-Canot) où Geoffrey nous présente la flore locale.
Nous sommes accueillis par le magnifique Arbre du Voyageur dont la base des feuilles a la particularité de conserver l’eau ce qui permet au voyageur de se désaltérer…
Ces « fleurs » que l’on trouve chez les fleuristes et qui ne sont en réalité que des bractées colorées poussent ici en plein champ.
Des champs entiers d’ananas
et de bananiers avec leur régime et le baba-figue .
Nous découvrons également les papayes, le Ti-Jacque qui se mange aussi en cari et plusieurs autres arbres fruitiers dont j’ai oublié le nom.
Mais notre plus belle découverte, c’est l’arbre à letchis (ou litchis) : un véritable cerisier dont nous nous régalerons chaque jour de notre séjour. Nous en ramènerons aussi dans nos bagages...
A demain pour la suite...
Le vrai bonheur coûte peu, s'il est cher, il n'est pas d'une bonne espèce.
Comme vous l'avez sans doute deviné, Marmotte vient de passer quelques semaines sur l'île de La Réunion.
Nous avons donc suivi avec émoi le passage du cyclone!
Lorsque nous avons quitté nos cousins de Saint-Benoit et notre ami de Saint-Paul, ils nous ont chargés d'un message à transmettre aux métropolitains:
"Dites-leur combien la vie est pénible sous les tropiques!"
Bien entendu, c'était humoristique... mais aujourd'hui cette phrase a une autre résonance et nous pensons bien à eux.
Que sont devenus les magnifiques flamboyants?
ou les palmiers bouteilles?
Les noix de coco ou les mangues qui arrivaient à maturité?
Nous comprenons mieux maintenant à quoi servent les ravines que nous avons vues à sec.
Comment pourrions-nous aujourd'hui franchir cette petite rivière entre Cilaos et Ilet à Cordes que nous avions traversée à gué...presque heureux de nous tremper un peu les pieds?
Et dire que lorsque nous sommes arrivés, ils se plaignaient d'un hiver sec. Ils attendaient la pluie avec impatience. Elle est arrivée avec nous... Nous avons découvert (un peu) ce que pouvait représenter une pluie tropicale!
Mais c'était presque un plaisir pour se rafraîchir un peu après une randonnée sous le soleil.
En voyant un tel paysage de rêve...
Comment imaginer que l'océan puisse se déchaîner de la sorte, même si par endroits il porte bien son nom: le cap méchant?
Malgré tout, nous gardons un excellent souvenir de ce voyage et je vous en reparlerai prochainement.
Le plaisir se ramasse, la joie se cueille et le bonheur se cultive.