Pour celles et ceux qui ont apprécié mon précédent article et qui ont envie de me suivre encore dans les pas de George Sand, voici de quoi vous régaler.
Avant de visiter le somptueux domaine de Nohant, nous nous étions arrêtés à Gargilesse-Dampierre classé parmi les plus beaux villages de France.
Nous n'y venions pas seulement pour admirer ses maisons aux tuiles brunes resserrées autour du château pas plus que pour le charme de ses deux rivières, la Gargilesse et la Creuse ou les fresques de la crypte de son église du XIIe siècle mais surtout pour découvrir la chaumière offerte à George Sand par Alexandre Manceau.
Cette modeste demeure abrite aujourd'hui un musée avec une collection privée d'objets ayant appartenu à la romancière et à son fils, Maurice.
Ce petit village conserve la réputation d'un haut lieu fréquenté par les harpistes. Cette tradition remonte à l'époque de George Sand qui y invitait de nombreux artistes dont des musiciens.
Selon son fil conducteur, Laurent nous a ensuite permis de découvrir le château-fort de Sarzay.
En assez mauvais état à l'intérieur, seule la charpente vaut le détour.
Ce n'est pas la visite des bâtiments en elle-même qui est intéressante mais l'histoire du lieu.
Ce château-fort a servi de cadre pour Le Meunier d'Angibault, roman de George Sand.
Et avant cela nous avions profité des Journées du Patrimoine pour visiter le château-fort du Plaix-Joliet à Lourdoueix-Saint-Michel.
Une fois de plus, nous marchons dans les pas de George Sand puisqu'il lui a inspiré son roman La Roche Mauprat.
Laurent, ayant bien ménagé son suspense, avait réservé un hôtel à Crozant dans la Vallée des peintres.
Même si la vue sur les ruines de la citadelle de Crozant que nous avions de nos chambres était sublime, j'avoue que je ne voyais pas le lien avec notre romancière.
Mais j'ai fini par comprendre lors de notre passage à Nohant.
Amoureuse de cette région, joliment appelée depuis Vallée des Peintres, elle y a attiré ses amis comme Delacroix et d'autres peintres, en particulier Armand Guillaumin et même Claude Monet, grâce aussi à l'arrivée du train dans la région.
Tout y enflamme l’imagination… tout y serre le cœur » dit George Sand, émerveillée, en découvrant Crozant. Ce paysage est « si riche que le peintre ne sait où s’arrêter » dit-elle alors.
Depuis 1926, avec la construction du barrage d'Éguzon, le paysage s'est transformé. La forêt a envahi la vallée qui, aujourd'hui, n'attire plus les peintres mais offre tout de même de belles randonnées.
Il suffit d'observer les tableaux peints en cette fin du XIXe siècle, exposés au Centre d'Interprétation du Patrimoine hébergé par l'hôtel Lépinat à Crozant et se promener dans la vallée pour retrouver la plupart des sites.
Le plus pittoresque est sans nul doute Le Rocher de la Fileuse à Saint-Plantaire avec sa légende.
Autrefois, les jeunes bergères de Saint-Jallet et de Saint-Plantaire se retrouvaient pour mener leurs troupeaux paître sur les terres du Rocher. Pendant ce temps, un grand concours de tissage s’organisait : la jeune fille qui était capable de filer le plus long brin de laine pouvait alors choisir d’épouser un homme de la cour et avait le droit de se marier dans l’enceinte du château. Pour être gagnante, le bout de laine devait venir toucher la surface de l’eau en contrebas du rocher. Ce concours était suivi de loin par la seigneurie qui, depuis la tour de la cour basse, jugeait de qui était la meilleure tisseuse du Rocher.
Découvrir le Confluent des deux Creuses à Fresselines, est également un moment magique.
Nous y étions en fin d'après-midi d'une belle journée ensoleillée.
Dire que "la lumière y est magique et changeante" n'est pas une vaine parole comme nous l'avons constaté et comme le témoignent nos photos.
Je comprends tout à fait que les peintres aient été inspirés par ces paysages.
Photos prises au même endroit à quelques secondes d'intervalle.
"Loin du patchwork!", me direz-vous.
Peut-être pas tant que cela.
Je suis certaine que nombre de quilteuses pourraient s'inspirer de ces paysages et surtout des tableaux des peintres impressionnistes ou pleinairistes qui ont sillonné cette vallée entre Creuse et Indre, créant ainsi l'école de Crozant... moins connue que celle de Barbizon mais tout aussi pittoresque.
Je viens de relater notre week-end à l'envers mais je savoure aujourd'hui cette découverte d'une région que je ne connaissais absolument pas... si ce n'est un moulin pas très loin de Crozant (coucou à la propriétaire qui se reconnaîtra).
Je n'ai pas trouvé de paysage de bocage sous la brume, je n'ai pas marché à la découverte des petits étangs, ni croisé des feux follets à la tombée de la nuit et je n'ai pas non plus découvert un champi ou un fadet... mais j'ai reçu beaucoup plus que tout cela en découvrant cette femme extraordinaire et que je crois assez méconnue.
Merci infiniment, mon ami !