Presque chaque année, le 2 février, je publie un article pour célébrer soit la chandeleur, soit le jour de la marmotte aussi appelé Ground Hog Day.
Mais le 2 février, c'est aussi la Journée mondiale des zones humides (JMZH).
Pourquoi une journée mondiale
pour célébrer les zones humides?
Cette date du 2 février n'a pas été choisie au hasard. Depuis 1997, elle célèbre l'anniversaire de la signature de la Convention de Ramsar en 1971.
Fondée à l’origine sur la préservation des habitats d’oiseaux d’eau, cette convention a maintenant élargi son champ de compétence à la protection de tous les aspects de la biodiversité et va même jusqu’à la protection des valeurs sociales et culturelles présentes sur le territoire des zones humides.
De nombreuses manifestations sont proposées pour sensibiliser le public aux zones humides.
Image du film iranien poétique et engagé "Grebe the lover" d'Amir Agha Abdollahi qui a reçu le Prix du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin lors du 40e FIFO.
Qu'est-ce qu'une zone humide?
Voici la définition du Code de l'environnement:
« terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année »
Nous connaissons bien les marais et marécages, les lacs et cours d'eau, nous admirons les mangroves et récifs coralliens mais nous ignorons souvent les tourbières et les prairies humides ou nous les considérons comme des endroits peu attrayants.
Marais poitevin - Marais de Brouage - Tourbière en Lozère
Pourtant, les uns comme les autres sont des réservoirs de biodiversité exceptionnels qui abritent 40 % de toutes les espèces végétales et animales connues (presque 100 % de tous les amphibiens, 50 % des poissons et plus de 33 % des vertébrés de notre planète).
Lors du 40e Festival international du film ornithologique, le grand prix a été décerné à Léa Collober pour son film Odyssée mare qui met en valeur la vie incroyable dans une simple goutte d'eau. Voici ce qu'elle en disait dans l'infolettre FIFO de mai 2024.
En Gâtine, on a perdu la moitié de nos mares en cinquante ans, mais il en reste encore. Je veux essayer de changer un peu la vision qu'on a des mares comme des trous d'eau en putréfaction avec de l'eau stagnante et des moustiques... Je souhaite montrer la vie de l’eau, des plantes qui oxygènent et de tout ce que cet environnement crée. Ces milieux sont très riches, quand on regarde de près, c’est tout un monde à explorer. Comme avec un télescope, le microscope permet de découvrir un univers, on a l’impression d’être dans l’espace en fait. C’est un monde dans un monde. L’aventure, la découverte, elle est partout autour de nous, en permanence. Ça redonne de l’espoir, quand on regarde dans une goutte d’eau, on voit comme ça grouille de vie et qu’elle continue de s’accrocher.
Quel est le rôle des zones humides ?
Pouvons-nous imaginer que les zones humides sont de véritables éponges naturelles ? Comme toute éponge en bon état, chacune absorbe l'eau lors des épisodes de pluie et la restitue lors de périodes plus sèches.
Personne ne peut nier que les zones humides ont un rôle économique grâce aux activités de pêche ou de loisirs qu'elles engendrent.
Leur beauté naturelle avec la flore et la faune qu'elles abritent en font aussi des lieux de détente non négligeables qui participent à l'activité touristique d'une région.
Chaque année, un thème particulier est choisi pour permettre de (re)découvrir les différents aspects de ces zones humides.
En 2025, il s'agit de:
"Protéger les zones humides
pour notre avenir commun"
Pourquoi ce thème?
De nombreux constats prouvent que les zones humides sont très malmenées, en particulier à cause de l'activité humaine.
En 50 ans, l’étendue des zones humides a diminué de 35 % dans le monde. Un rythme 3 fois plus élevé que la déforestation. En France sur la même période, ce sont 67 % des zones humides qui ont disparu.
En plus d'être un réservoir de biodiversité, d'un stockage d'eau ou d'une source de revenus économiques et touristiques, les zones humides ont une fonction indispensable pour le climat. Elles absorbent le carbone de l'atmosphère et le stockent dans le sol, contribuant ainsi à atténuer le dérèglement climatique.
Les zones humides côtières, telles que les mangroves, séquestrent le carbone jusqu’à 55 fois plus vite que les forêts tropicales humides.
Les tourbières, qui ne couvrent que 3 % de la surface de la planète, stockent 30 % de l’ensemble du carbone terrestre.
Par contre, si elles sont drainées ou dégradées, elles émettent à leur tour de grandes quantités de gaz à effet de serre.
Plus de 90 % des catastrophes naturelles sont causées par des inondations, des sécheresses, des ondes de tempête et d’autres catastrophes liées à l’eau. Des zones humides en bonne santé forment un tampon naturel contre ces événements en nombre croissant.
Alors que de nombreuses catastrophes naturelles ravagent notre planète, que ce soient les incendies à Los Angeles, le cyclone à Mayotte ou encore les inondations exceptionnelles et à répétition dans les Hauts-de-France ou en Bretagne, etc. comment ne pas réfléchir à ce qui pourrait ralentir ce processus ?
Chaque action si minime soit-elle apporte sa contribution.
Regardez autour de chez vous si une manifestation est programmée.
Images du film "Odyssée mare" de Léa Collober
Je vous propose un petit quizz pour tester vos connaissances, en cliquant ici.
Pour les mamies ou les jeunes mamans avec des enfants en bas âge, voici un dessin à colorier.
Je vous invite à consulter le site de l'OFB
pour davantage de renseignements à ce sujet... et d'autres!
Et pourquoi pas une inspiration pour un quilt avec cette image issue du film de Léa?
Merci à Léa Collober
pour son autorisation à publier
quelques photos et bande annonce de son film.