Après les roses et avant la couture,
j'ai envie de partager ma dernière lecture.
Depuis le début de l'année, j'achète tous mes livres dans une librairie ambulante qui stationne près des marchés. Je vous ai déjà présenté les Mots volants.
Je suis très satisfaite de ce genre de fonctionnement d'autant que Marie, la libraire, est toujours de bon conseil et n'hésite pas à commander le livre que je veux si elle ne l'a pas en stock... ce qui peut se comprendre, vu la taille de Raymond!
Fin mai, j'ai appris que Marie recevait Marie-Béatrice Gauvin pour la dédicace de son premier roman La falaise de la Repentie.
Je n'ai jamais entendu parler de cette jeune auteure mais lorsque j'ai su qu'elle était Deux-sévrienne et que son roman mettait à l'honneur l'Île de Ré, je n'ai pas hésité à l'acheter... même si les 500 pages de cet opus pouvaient se révéler un véritable défi.
J'ai suivi avec beaucoup de plaisir les aventures de cette jeune Rétaise de 15 ans au caractère bien trempé, avide de découvertes et curieuse de tout. Fille de meunier, Camille est passionnée par la fabrication du pain en essayant toutes sortes de mélanges avec les plantes qu'elle recherche autour d'elle. Elle voudrait en faire son métier ce qui paraît bien improbable pour une jeune femme, au beau milieu du XVIIIe siècle mais c'est sans compter sur sa détermination.
Si l'héroïne de Marie-Béatrice Gauvin est imaginaire, elle nous entraîne à la rencontre de nombreux personnages bien réels et tout d'abord, Madame De Tencin, qui n'a pas laissé indifférents les habitants de cette île. La Baronne de Ré prend Camille sous son aile et lui fait découvrir Paris et ses salons littéraires du siècle des Lumières. Elle y côtoie D'Alembert, Diderot, Montesquieu et d'autres. Elle découvre Versailles, la Cour et surtout Madame de Pompadour...
Je n'en dirai pas davantage mais j'aimerais vous donner envie de suivre Camille et de vibrer au rythme de ses aventures qu'elles soient culinaires ou féministes. Ce pavé ne se lit pas, il se dévore.
Ce pavé ne se lit pas, il se dévore.
Le style de Marie-Béatrice est très agréable, passant du descriptif au plus passionnel voire presque tragique. Une intrigue se noue peu à peu et il faut attendre le tout dernier chapitre pour dénouer tous les lacets.
Je ne sais pourquoi, par moments, j'avais l'impression de revivre le feuilleton qui a bercé ma jeunesse Angélique, marquise des Anges.
Un tel roman ne peut pas rester sans suite.
Camille est bien trop jeune et pleine de projets
pour que l'histoire s'arrête ici.
Elle a encore de nombreux combats à mener
et j'espère que Marie-Béatrice nous les fera vivre.
La pureté du vent, la clarté de la lune, qui peut les peindre?